Faites connaissance avec le Dr Erick Tambo, informaticien camerounais et leader engagé de la diaspora installé en Allemagne. Fort de plus de 20 ans d'expérience dans le secteur des technologies de l'information, il s’investit activement dans la coopération panafricaine. Grâce au programme WIDU, il a soutenu la création d’un laboratoire d’innovation technologique dans une école au Cameroun—offrant aux jeunes un accès concret aux outils numériques.
Pouvez-vous brièvement vous présenter ?
Je suis le docteur Erick TAMBO, je suis camerounais et informaticien. Je suis arrivé en Allemagne en 1999, et ça fait déjà 20 ans que je travaille dans l’informatique. D’ailleurs, je suis très actif dans la communauté camerounaise.
Je dirige un département à l’université des Nations Unis, une division qui travaille sur la coopération panafricaine et sur les technologies éducatives.
Pouvez-vous nous parler un peu plus de votre expérience avec WIDU ? Comment avez-vous connu WIDU et quel a été votre rôle ?
J’ai connu WIDU à travers ma femme, elle dirige une école internationale allemande au Cameroun. C’est à travers elle que j’ai connu l’aspect technique et pratique de WIDU, mais j’avais déjà entendu parler du programme à travers la diaspora africaine en Allemagne. Comme déjà souligné, je suis très actif au sein de la communauté africaine, garder contact avec les associations, les amis du Cameroun et d’autres personnes connectées à la communauté permet de connaitre les initiatives disponibles pour soutenir les projets dans nos pays.
C’est grâce à eux, que j’ai su qu’il y’avait ce projet qui va être lancé. Après, dans le cadre du support et de façon pratique, j’ai connu WIDU à travers l’initiative que ma femme a développée, l’école internationale allemande. J’ai alors pensé que je pouvais supporter certaines de ses activités.
Pensez à un projet que vous avez soutenu dans votre pays d'origine et quelles compétences ou connaissances avez-vous apporté et comment ?
Le projet que j’ai soutenu cette année, c’est un laboratoire de technologie et innovation à l’école internationale allemande. A la base, je suis informaticien donc j’étais en train de réfléchir à comment améliorer le système informatique dans les écoles, pour que les enfants aient une approche un peu plus pratique de l’informatique et des sciences. Donc, il était question d’accompagner ma femme à mettre au point un laboratoire de technologie. C’est dans cadre-là que WIDU est venu en aide, dans l’acquisition de nouveaux équipements afin de mettre en place le laboratoire et créer des expériences pratiques en informatique, en microélectronique.
Le laboratoire consiste de plusieurs projets : Actuellement, on est en train de travailler sur un concept de compétition digital. On a créé des clubs de digitalisation dans les écoles, et chacune des écoles ont développé leur projet. Une finale aura lieu ce samedi au sein du laboratoire.
Pendant la période de juin à aout, le laboratoire va créer un bootcamp, un camp de programmation de 6 semaines sur différentes technologies et innovations liées à la technologie et à l’art. Les enfants vont étudier l’impression 3D, les circuits électroniques, l’intelligence artificielle. Ces activités seront réalisées grâce aux équipements du laboratoire
Après ce programme, la compétition continuera pendant toute une année, chaque samedi. Le laboratoire sera aussi accessible à tous les enfants des environs pour venir expérimenter et apprendre un peu les technologies.
Les équipements de WIDU, et cette compétition dans les écoles vont beaucoup servir sur le long terme à reformer un peu le curriculum d’informatique, mettre en évidence la contribution des enfants, comment ils s’approprient les technologies, les solutions qu’ils développent.
C’est un peu à travers WIDU que toutes ces activités ont été possibles .
Qu’est-ce qui vous motive à continuer d’investir dans le développement de votre pays d’origine et quels conseils donneriez-vous aux autres membres de la diaspora ?
Avec l’expérience qu’on a aujourd’hui, on voudrait contribuer au développement de notre pays. On a en quelque sorte un devoir de contribution, de transmission, parce qu’on vient de ce pays, qui nous a beaucoup donné. Toute notre formation, jusqu’au baccalauréat, c’est là-bas qu’on l’a eu. C’est là où la famille vit, et c’est de là ou vient ma motivation. Aider pas seulement financièrement, mais aussi avec des idées par exemple.
Le projet WIDU, ce n’est pas seulement des équipements, je coach moi-même des enfants, j’amène mon expertise aussi dans le cadre des activités, c’est cette contribution qui me motive aussi.
Je dirai à tous les membres de la diaspora qu’on a un devoir de contribution par rapport à notre pays et qu’il faut saisir les opportunités comme WIDU pour amplifier le support qu’on peut apporter à notre communauté.
Et que ce ne soit pas seulement des transferts d’argent, mais de compétences et d’idées aussi.